La révolution technologique a failli tuer FujiFilm, alors ils ont décidé d’acheter pour survivre.
Dans les années 90, FujiFilm fait partie des leaders de la photo aux côtés de Kodak et Polaroid, mais le virage de l’appareil photo numérique prend tous ces leaders de l’argentique de court.
Polaroid ferme ses portes, Kodak perd 1,6 milliard de dollars, et FujiFilm doit licencier 5 000 personnes.
Le constat est sans appel : l’entreprise a manqué le virage technologique de la photo numérique et risque de ne pas tenir les dix prochaines années sans un rebond.
La stratégie pour revenir dans la course est claire :
• Compenser le retard technologique dans le secteur de la photo numérique ;
• Capitaliser sur les connaissances en chimie optique et en imagerie de ses ingénieurs pour diversifier son activité ;
• S’attaquer à des secteurs B2B comme l’imprimerie, la santé ou l’imagerie de haute précision.
Mais comment faire quand le temps manque et que le retard se compte déjà en années ?
La solution réside dans un changement fondamental de l’entreprise : passer du tout maison au tout acheté.
En deux ans, elle investit 150 milliards de yens dans 30 entreprises, puis met en place une équipe M&A avec un budget de 100 milliards et une équipe venture (chargée d’investir dans les jeunes entreprises) avec un budget de 20 milliards.
Pour atteindre ses objectifs stratégiques mais aussi redresser financièrement l’entreprise, FujiFilm se concentre sur des entreprises qui :
• peuvent s’intégrer très facilement dans ses processus existants (avec des synergies dans la chaîne de valeur ou des compétences déjà présentes en interne),
• et qui génèrent un cash-flow important pour continuer à financer les acquisitions suivantes.
Résultat : en 2006, 70 % du chiffre d’affaires provient déjà de produits lancés après 2000. Et la chute de l’argentique n’a pas coulé tout le navire.
FujiFilm est même sortie de la guerre des prix de la photo grand public pour poser les bases de son développement dans des industries de précision, où les marges sont bien plus élevées.